Histoire : Les (més)aventures de l'agent La Glue

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Auteur
Histoire
  • Les (més)aventures de l'agent La Glue


Histoire ajoutée le 11/03/2015
Épisode ajouté le 11/03/2015
Mise-à-jour le 03/07/2021

  • Hasana Avatar
    Hasana - il y a 9 ans

    Sympa, j'aime bien l'ambiance :) j'ai hâte de voir la suite !


  • funjub Avatar
    funjub - il y a 9 ans
    [justify:t36928q6]Rentrée chez elle, La Glue se sentait vidée, mais curieusement excitée. Les derniers mois de sa mission avaient été de moins en moins intéressants, et la perspective d'un nouvel objectif lui faisait des bulles dans la tête. Et puis, si le message était déjà une bonne nouvelle en soi, le messager n'était pas mal non plus. Elle serra dans sa main le coin de nappe en papier qu'il lui avait donné au moment de se quitter. Elle savait que c'était contraire aux règles, qu'elle n'avait pas vraiment besoin de moyen de le contacter. Mais il avait tenu à lui laisser ce numéro de téléphone, seule garantie qu'elle pourrait le revoir un jour. Peut-être même hors service, qui sait.[/justify:t36928q6] [justify:t36928q6]Parce qu'on n'exerce pas ce genre de métier sans une solide discipline, La Glue se mit au travail. L'ordinateur fut vidé, démonté, et les pièces sensibles détruites : elle en rachèterait un si besoin. L'appareil photo idem. Elle apprit par cœur le numéro de téléphone de "Pedro", puis brûla le papier soigneusement. Enfin, elle contempla sa clé USB. Un modèle tout ce qu'il y a de plus banal en apparence, l'agence s'était simplement assurée de sa fiabilité, et les données stockées dedans pourraient y rester plusieurs années sans risque de panne. Tant d'informations, tant de mois de travail, tout cela dans quelques grammes de plastique... La Glue soupira.[/justify:t36928q6] [justify:t36928q6]Faute d'idée géniale sur la manière de cacher la clé, elle se mit au lit : la nuit porterait bien assez conseil. Au matin, après avoir rêvé de la fête des morts mexicaine et d'une armée de sombreros, elle se leva, guère avancée. Cacher la clé à son domicile était terriblement risqué, hors de question. Elle descendit au café voisin prendre son petit-déjeuner, et caressa l'idée d'y dissimuler ses données. Mais là encore trop risqué : quelqu'un pouvait l'avoir suivie, et la surveiller. Elle reprit le chemin de son foyer, sans solution, mais avec son sixième sens en alerte. Quelqu'un la suivait, pour de vrai.[/justify:t36928q6] [justify:t36928q6]Alors qu'elle marchait à travers la foule qui commençait à s'intensifier en cette fin de mâtinée, elle devait bien reconnaître qu'une silhouette s’arrêtait exactement en même temps qu'elle, à chaque fois. Elle fit le test trois fois, revint sur ses pas et dépassa la silhouette - qui s'avéra être un homme entre deux ages - pour finalement la retrouver sur ses pas quelques centaines de mètres plus loin. C'était très clair, ils étaient déjà à ses trousses. Il allait falloir se débarrasser très vite de la clé. Très vite et très bien.[/justify:t36928q6] [justify:t36928q6]S'arrêtant au bureau de poste le plus proche, elle pris six enveloppes rembourrées. Elle adressa chacune à un nom fictif différent, en poste restante dans six communes différentes. Enfin, elle mémorisa le nom et la commune d'une des enveloppes, où elle plaça la clé. Puis, elle repartit, laissant ostensiblement l'une des enveloppes vides dans la boîte aux lettres extérieure, et gardant les autres précieusement dans son sac.[/justify:t36928q6] [justify:t36928q6]Son "ombre" était toujours sur ses pas, mais elle n'était pas mécontente de sa trouvaille. En disséminant ses enveloppes dans différents bureaux de poste, ses adversaires auraient besoin de subtiliser et éplucher six levées pour parvenir à leurs fins. Autrement, il serait impossible de retrouver la clé sans connaître le nom du destinataire et de sa commune. Et de son côté, l'agence ne devrait pas lui faire de difficulté pour des faux papiers de bonne qualité. Assez bonne pour berner un guichetier, en tous cas. Elle fonça vers la gare et se procura un billet pour la ville voisine. S'arrangeant pour passer devant la poste à quelques minutes de la levée, elle y déposa une seconde enveloppe.[/justify:t36928q6] [justify:t36928q6]Le soir venu, de retour chez elle après avoir fait le tour d'une dizaine de localités et brouillé au maximum les pistes. Outre ses envois postaux, elle s'était arrêtée dans autant de cafés que possible, en passant à chaque fois de longues minutes aux toilettes. Le lendemain, elle reprit le même manège, plus détendue à l'idée de ne plus être en possession de la clé. Mais son "ombre" était toujours là, changeant parfois de peau mais jamais d'objectif. Au bout de deux jours, elle ferma son logement, et partit faire le tour de France, de chambre d'hôtel en chambre d'hôtel. Normalement, à ce stade, ils devaient être complètement perdus.[/justify:t36928q6] [justify:t36928q6]Cinq jours après son départ, alors qu'elle se promenait dans une grande ville du sud, les sens aux aguets, il lui sembla que son ombre l'avait quittée. Elle tourna plusieurs fois dans le centre ville, et toujours la même impression. Elle était seule. À la nuit tombée, après un passage à sa chambre pour prendre un bain relaxant, elle décida de ressortir. Il faisait étouffant dans l'hôtel, et un peu d'air frais lui ferait du bien. Elle se rhabilla légèrement, un vieux jean troué et un débardeur pratiquement difforme, chaussa ses sandales, et descendit. La rue était calme déserte. Presque déserte.[/justify:t36928q6] [justify:t36928q6]Après quelques minutes de marche, elle remarqua une camionnette blanche. Le modèle le plus classique qui soit, passablement défoncé. C'était la deuxième fois qu'elle la voyait de la journée. À chaque fois, arrêtée quelque-part, mais jamais au même endroit. Après trois tours du centre-ville, elle en eut le cœur net: son ombre n'avait pas disparu, juste changé de moyen de locomotion. D'un pas aussi rapide qu'on puisse faire sans attirer l'attention, elle rebroussa chemin. Débouchant dans la rue de son hôtel, elle avisa une paire de phares allumés, arrivant en sens inverse. Son cœur se mit à battre, son sixième sens hurlait à la mort. Lorsque les phares arrivèrent à sa hauteur, elle n'eut que le temps de reconnaître l'utilitaire, qu'elle pressentait depuis plusieurs longues secondes.[/justify:t36928q6]

  • Hasana Avatar
    Hasana - il y a 9 ans

    Pas mal l'idée des postes :p
    j'espère qu'elle va s'en sortir !


  • funjub Avatar
    funjub - il y a 9 ans
    [i:edadgwu7]Suite...[/i:edadgwu7] [hr=80:edadgwu7][/hr:edadgwu7] [justify:edadgwu7]La Glue s'éveillait. La première sensation fut celle d'une gueule de bois colossale. En tous cas, une sorte de gueule de bois. En moins agréable. Triant ses souvenirs, elle dut admettre qu'elle n'avait aucune mémoire d'une quelconque festivité, et que sa vie de noctambule était derrière elle.[/justify:edadgwu7] La nuit. [justify:edadgwu7]La pièce était plongée dans une relative pénombre. Assez claire pour voir l'organisation générale, mais trop obscure pour distinguer les détails. Elle était assise. Sur une chaise.[/justify:edadgwu7] [justify:edadgwu7]Sa tête. Sa tête lui faisait mal, une douleur sourde, sorte de migraine diffuse. Pas comme si on l'avait assommée. Chloroforme, probablement, ou une injection. Elle revit le camion s'arrêter, la porte s'ouvrir. Toute seule, pas de souvenir de ses occupants.[/justify:edadgwu7] [justify:edadgwu7]La chaise. Solide, pas facile à casser, ni même à déplacer. Les mains, dans le dos. Attachées, évidemment. Les chevilles aux pieds de la chaise, logique. Et tout cela résistait bien aux efforts de La Glue.[/justify:edadgwu7] [justify:edadgwu7]Alors qu'elle tentait de faire basculer la chaise en arrière, une porte s'ouvrit derrière elle et la lumière jaillit. Elle eut le temps de parcourir la pièce du regard - un bureau et son fauteuil, une armoire en métal - avant que n'entre un homme. Peut-être son "ombre", peut-être pas. Il était de taille moyenne, entre quarante et cinquante ans, grisonnant. Sans un mot ni un regard pour La Glue, il s'assit en face d'elle, et s'accouda au bureau. N'eût été sa situation particulière, elle aurait pu croire qu'il commençait sa journée d'employé de ministère : jusqu'à son costume gris, tout dans cet homme-là sentait le gratte-papier.[/justify:edadgwu7] [justify:edadgwu7]Une seconde personne entra et ferma la porte, mais La Glue ne pouvait pas tourner la tête suffisamment pour l'identifier. En tous cas, c'était très certainement une femme, et elle s'appuyait sur la porte, la maintenant fermée.[/justify:edadgwu7] [justify:edadgwu7]- Agent Silvia F..., connue dans le métier sous le nom de "La Glue". Bientôt dix ans de maison, et quelques gros succès dans la section "Action" de votre Agence... - Vous me flattez, monsieur ... ?[/justify:edadgwu7] [justify:edadgwu7]Imperturbable, l'homme en gris continuait son inventaire. "Il y a trois ans, changement de carrière, suite à un petit ... passage à tabac par nos services...[/justify:edadgwu7] [justify:edadgwu7]- C'était vous? Trois fois rien, juste quelques bleus. Vous pouvez faire mieux, Capitaine ... ? - Bref, vous passez au service "Renseignement". Là, vous parvenez à accumuler suffisamment d'informations pour faire tomber deux de nos précieux informateurs. - C'est le jeu, Lieutenant ... ?[/justify:edadgwu7] [justify:edadgwu7]S'interrompant brusquement, il la regarda pour la première fois, d'un regard froid et sans émotion.[/justify:edadgwu7] [justify:edadgwu7]- Je ne suis pas militaire, Agent La Glue. Et cessez donc de chercher à me tirer les vers du nez : vous inversez les rôles.[/justify:edadgwu7] [justify:edadgwu7]La Glue avala sa salive. Elle se souvenait trop bien de son dernier passage entre leurs mains, du temps où elle travaillait pour "Action". L'interrogatoire avait duré trois jours et trois nuits, avant que ses collègues ne parviennent à l'exfiltrer. Elle y avait gagné quinze jours de coma artificiel, une tête de fémur en titane et trois greffes de peau. Ses ongles avaient pris plusieurs mois à repousser. Mais elle n'avait pas parlé, et l'opération avait été considéré comme une grande réussite de son agence. Évidemment, s'il fallait en re-passer par là, elle le ferait. Elle était formée pour résister à tout cela, et elle y arriverait. Enfin si on pouvait éviter...[/justify:edadgwu7] [justify:edadgwu7]- Je vais nous faire gagner du temps à tous, ma chère. Vous savez très bien ce que nous voulons : où est-elle?[/justify:edadgwu7] [justify:edadgwu7]Elle hésitait à jouer l'imbécile, mais ça ne lui ferait pas gagner bien longtemps, et ça demandait un gros effort pour ne pas se couper. Autant y aller franchement, d'autant qu'ils n'avaient manifestement pas tout compris de son petit manège postal.[/justify:edadgwu7] [justify:edadgwu7]- Faites ce que vous voulez, je ne parlerai pas.[/justify:edadgwu7] [justify:edadgwu7]Sans un mot, le second personnage attrapa la chaise et lui fit faire un demi-tour sans effort, puis appuya son dossier contre le rebord du bureau. La Glue tenta bien de redresser sa chaise - ou de la faire tomber complètement, mais sans résultat. Derrière elle, l'homme gris eut un petit rire satisfait: "Nos hommes ont été assez peu subtils la dernière fois, mais nous avons d'autres moyens à notre disposition."[/justify:edadgwu7] [justify:edadgwu7]La Glue sursauta en reconnaissant l'autre personnage - qui s'occupait à ôter ses sandales: des créoles pendaient à ses oreilles. La Glue se débattit encore plus fort, sans plus de succès.[/justify:edadgwu7]

  • Hasana Avatar
    Hasana - il y a 9 ans

    J'aime bien mais tout ce qui est torture ne me plait pas tant que ça, donc j'espère que ça ne va pas être ça jusqu'à la fin... Et qu'elle ne soit pas chatouillée que aux pieds parce que sinon je pense que ça va vite être long :p mais en tout cas je vais continuer à te lire pour savoir comment elle va s'en sortir :)


  • Ticklart Avatar
    Ticklart - il y a 9 ans

    J'aime bien mais tout ce qui est torture ne me plait pas tant que ça, donc j'espère que ça ne va pas être ça jusqu'à la fin... Et qu'elle ne soit pas chatouillée que aux pieds parce que sinon je pense que ça va vite être long :p mais en tout cas je vais continuer à te lire pour savoir comment elle va s'en sortir :)

    Roxane35



    Moi c'est tout le contraire j'adore ^^, avoir des informations à cacher et subir la torture c'est exactement le genre d'histoire que j'aime ^^


  • Hasana Avatar
    Hasana - il y a 9 ans
    Humm

  • funjub Avatar
    funjub - il y a 9 ans
    [i:10z5s31t]Merci pour vous retours. Je ne sais pas trop à qui ça plaira, mais on verra : l'histoire n'est pas finie d'écrire, mais j'ai encore pas mal de matière sous le coude, pour l'instant.[/i:10z5s31t] [hr=80:10z5s31t][/hr:10z5s31t] [justify:10z5s31t]Le soir du concert, elle l'avait cru plus jeune. Une post-adolescente, disons, trente ans au maximum. En fait, la fille aux créoles semblait nettement plus âgée, et marquée par la vie. De dos, elle pouvait probablement passer pour une lycéenne, mais de face elle donnait l'impression de tutoyer la cinquantaine. Et surtout, son expression figée la faisait ressembler à un robot. Un robot sophistiqué qui jouerait avec les pieds de La Glue.[/justify:10z5s31t] [justify:10z5s31t]En quelques secondes, elle comprit ce qui l'attendait. Les créoles, qui se contentaient de lui masser les pieds, changèrent de tactique. Ses ongles commençaient à courir le long des plantes de pieds de La Glue. Chatouilles. Le mot jaillit dans l'esprit de la jeune femme. Elle avait déjà entendu des rumeurs, des histoires, comme quoi on les avait utilisées dans les siècles passés comme technique d'interrogatoire. Pour autant, elle n'y a jamais vraiment cru : trop aléatoire. Peu de gens craignent assez les guilis pour préférer le déshonneur des aveux.[/justify:10z5s31t] [justify:10z5s31t]Mais à sa grande surprise, les ongles lui faisaient de l'effet. Plus que prévu, en tous cas. Chaque fois qu'ils passaient le long de sa peau, elle tressaillait légèrement. Rien d'insoutenable, mais elle pressentait que ce n'est que le début. Tout cela risquait d'être plus pénible que prévu, mais au moins c'était créatif.[/justify:10z5s31t] [justify:10z5s31t]Ses bourreaux ne parlaient pas, ne posaient pas de question, rien. Elle savait ce qu'ils voulaient, et lui avaient bien fait comprendre que la balle était sans son camp. Tant qu'elle pourrait rester sans rien dire, elle mènerait le jeu. Rien de plus compliqué. Soudain, La Glue explosa, incapable de retenir un long éclat de rire. La technique des créoles avait changé, sans qu'elle sache trop en quoi. C'est comme si ses ongles, au lieu de parcourir ses plantes au jugé, suivaient précisément le tracé de chaque nerf. Tous ses muscles se contractaient douloureusement pour échapper à cette sensation, mais les cordes étaient solides, et la chaise ne bougeait pas d'un pouce.[/justify:10z5s31t] [justify:10z5s31t]De longues minutes plus tard, la stimulation s'était un peu calmée et La Glue parvenait à retrouver un peu son souffle. En même temps, l'angoisse montait en elle : sans qu'elle ne comprenne trop comment, ses pieds étaient comme deux télécommandes, deux accès directs à son système nerveux. Immobiles, vulnérables, à un mètre de hauteur. Sans être complètement désespérée, la situation semblait critique. À la différence de la dérouillée de la dernière fois, cet interrogatoire-là pouvait durer des semaines. Ici ses chances de mourir sous la torture étaient quasi-nulles.[/justify:10z5s31t] [justify:10z5s31t]À l'instant où cette pensée traversait son esprit, elle explosa de rire à nouveau. La sensation était intolérable, tous ses nerfs à vif, son esprit totalement obnubilé par une seule idée : se soustraire à ce nouvel assaut. Alors qu'il lui semblait que, finalement, on puisse mourir de chatouilles, elle parvint à déterminer la technique des créoles. Ses ongles étaient en effet en train de très légèrement gratter ses plantes, juste à la base des orteils. En vain, La Glue tenta d'appliquer des techniques de relaxation qu'on lui avait enseignées pour surmonter les interrogatoires, mais la sensation de chatouilles était trop forte, trop imprévisible. Incapable de laisser son esprit s'échapper, elle se trouvait contrainte de vivre chaque seconde de son supplice, après chaque seconde, après chaque seconde.[/justify:10z5s31t] [justify:10z5s31t]Alors qu'il lui semblait que cette nouvelle séance durait depuis des heures, elle s'arrêta à nouveau et lui permit de reprendre pied. Son esprit se relevait péniblement de l'épreuve et commençait à faire le point. Clairement, on espérait briser sa volonté, tout en l'empêchant de trop réfléchir. Et ça marchait, elle dut littéralement se mordre la lèvre pour ne pas injurier ses hôtes. Pourtant, il ne fallait pas. Ouvrir la conversation serait le début de la fin. Elle devait pouvoir les forcer à parler les premiers, lui permettant de rester dans un rôle d'opposition.[/justify:10z5s31t] [justify:10z5s31t]La pause dura de longues secondes, peut-être même des minutes. Paradoxalement, c'était presque plus dur que la séance elle-même. Ne pas desserrer les lèvres, ne rien dire, ne pas les provoquer. Attendre le plus dignement possible que ça recommence, que les ongles reprennent leur travail de sadiques sur ses nerfs à fleur de peau. Ne pas montrer ce qu'elle ressentait, la peur qui lui nouait le ventre. Les créoles étaient en train de chercher quelque-chose dans le placard, et à l'instant où elle se retourna vers La Glue, ses pieds se recroquevillèrent par réflexe. Elle lutta pour les garder dépliés, dans la position la plus naturelle possible. Non, elle n'a pas peur, elle ne cherche pas à protéger ses plantes. Ce ne sont que des chatouilles.[/justify:10z5s31t] [justify:10z5s31t]Elle planta ses yeux dans ceux de son bourreau, alors que celle-ci était en train d'appliquer un liquide sous ses pieds. C'est froid, qu'est-ce que c'est? Quand elle aurait voulu la défier du regard, lui signifier clairement qu'elle ne la craignait pas, elle réalisa qu'elle venait probablement de lui montrer tout son désarroi. C'est de l'huile, probablement. Ça glisse. Pourquoi faire?[/justify:10z5s31t]

  • Hasana Avatar
    Hasana - il y a 9 ans

    Je suis mitigée en fait, j'attends de voir la suite pour me décider.
    Mais je répète ce que j'avais dis précédemment, pourvu qu'elle ne se fasse pas chatouiller que les pieds parce que sinon ça va devenir long... mais je te fais confiance pour la suite :)


  • funjub Avatar
    funjub - il y a 9 ans

    Je suis mitigée en fait, j'attends de voir la suite pour me décider.
    Mais je répète ce que j'avais dis précédemment, pourvu qu'elle ne se fasse pas chatouiller que les pieds parce que sinon ça va devenir long... mais je te fais confiance pour la suite :)

    Roxane35



    J'ai bien noté, mais pour l'instant je publie sans modifier mes chapitres. On verra quand j'atteindrais les chapitres à écrire ;)


  • Hasana Avatar
    Hasana - il y a 9 ans

    Ouais d'accord, je vais continuer de te lire en attendant :)


  • funjub Avatar
    funjub - il y a 9 ans
    [i:9htlhhc4]Suite...[/i:9htlhhc4] [hr=80:9htlhhc4][/hr:9htlhhc4] [justify:9htlhhc4]L'instant d'après, la réponse surgit d'elle même, suivi d'un torrent de rires à moitié étranglés. Créoles était en train de faire jouer ses ongles sur les plantes désormais parfaitement lubrifiées de La Glue. Dans un coin de son esprit - passablement occupé par la stimulation externe - elle réalisait à quel point son bourreau était doué. Alors même qu'elle pensait son supplice au maximum d'intensité, un rien d'huile et des ongles lui prouvaient combien elle avait tort.[/justify:9htlhhc4] [justify:9htlhhc4]Chaque seconde, il lui était un peu plus difficile de se tenir à son objectif initial. Elle se le répétait sans cesse, comme un mantra, chaque fois que les chatouilles lui en laissaient la possibilité : ne dis rien. Tiens bon, La Glue, ne parle pas. Pas un mot, pas un "stop" ou un "pitié". Ris tant que tu veux, tu n'as pas le choix de toutes manières. Mais tu dois garder tes mots pour toi. Ici, dans ta tête. Aussi longtemps que tu pourras, tu seras à l'abri. Dès que tes mots sortiront, ils pourront les utiliser, et la guerre psychologique commencera, impitoyable.[/justify:9htlhhc4] [justify:9htlhhc4]Et sans garantie que la guerre physique s'achève, conclut-elle mentalement avant de rire de plus belle. Son cerveau fonctionnait par intermittence. Une seconde, elle pensait stratégie, et la seconde d'après elle hurlait intérieurement "pas sous les pieds!". Ses bourreaux avaient manifestement développé une technique redoutable. Est-ce qu'une seule personne sur Terre pourrait résister durablement à un tel traitement? Elle se promit de faire de son mieux, mais elle eut brièvement le temps de se demander si Créoles - faute d'un meilleur nom, elle avait adopté celui-là - était sensible à sa propre médecine.[/justify:9htlhhc4] [justify:9htlhhc4]Entre deux quintes de rire, elle ressentit une douleur au côté. Elle réalisa que son supplice la faisait remuer beaucoup plus qu'elle ne s'en rendait compte, et que les cordes qui la maintenaient à la chaise commençaient à lui irriter sérieusement les chairs. Elle y vit de l'espoir : même si on ne peut pas mourir de rire, on peut mourir de tous les effets secondaires du rire. Elle s'agita encore plus fort, espérant provoquer quelque-chose de différent que cet enfer. Elle ne savait pas quoi exactement : une chute, une blessure ouverte, une libération... Tout plutôt que ce qu'on faisait subir à ses pieds.[/justify:9htlhhc4] [justify:9htlhhc4]Créoles avait un talent fou - mais La Glue peinait à l'apprécier pleinement - pour varier les techniques. Un instant, elle grattait les plantes de pieds dans la longueur, un coup vite, un coup lentement. Un coup en appuyant fort - ce qui ne causait guère de dommage à la peau huilée - et l'autre en frôlant à peine les nerfs de sa victime. Parfois, elle attrapait ses orteils à pleine main, les tirant en arrière pour tendre la plante au maximum. Puis elle laissait glisser ses ongles depuis le talon, plusieurs fois, s'arrêtant à chaque fois un peu plus près... et lorsque le système nerveux de La Glue était au bord de l'explosion, elle mettait un terme à l'anticipation et grattait très légèrement - du bout des ongles - la base des orteils. Chaque fois, La Glue se prenait à souhaiter que cette dernière étape arrive vite. Chaque fois, elle s'en maudissait une fois survenue.[/justify:9htlhhc4] [justify:9htlhhc4]Parfois, à l'inverse, elle bloquait le pied de sa victime vers le bas, et toujours avec une extrême - et abominable - douceur, elle caressait le dessus du pied. On lui eut posé la question 12h plus tôt, La Glue aurait juré que le dessus du pied n'était une zone sensible, chez personne. Comme le front, ou le coude. Et là, elle découvrait et re-découvrait combien des gestes calculés pouvaient rendre cela insoutenable. Enfin, Créoles passait de temps en temps quelque-chose - La Glue ne pouvait voir mais elle avait fini par supposer que c'était un brin de laine - entre ses orteils, là encore en arrachant à sa victime un rire convulsifs.[/justify:9htlhhc4] [justify:9htlhhc4]Au bout de ce qui lui sembla des heures - et qu'une partie de son cerveau, pas optimiste, analysait comme ayant finalement duré moins de dix minutes - Créoles s'arrêta. La Glue respira, inquiète de ce qui allait suivre.[/justify:9htlhhc4]

  • Hasana Avatar
    Hasana - il y a 9 ans

    La pauvre, mais sinon l'écriture est toujours aussi bien et j'ai hâte de connaître la suite... Et qu'elle s'en sorte :p Je continuerais à te lire !


  • funjub Avatar
    funjub - il y a 9 ans
    [i:179wx4h5]On continue, un peu plus long cette fois. Roxane et Chinow, ne lisez pas.[/i:179wx4h5] [hr=80:179wx4h5][/hr:179wx4h5] Toujours silencieuse, toujours sur sa chaise, La Glue fut traînée dans une pièce voisine. Créoles et l'homme en gris s'étaient adjoint l'aide d'une véritable armoire à glace, un monstre tout en muscle d'au moins deux mètres. Et la chaise que La Glue n'était pas parvenu à ébranler au plus fort de son supplice, le monstre la traînait négligemment dans les couloirs, comme si elle avait été un banal sac de sport. Fidèle à sa stratégie, La Glue ne pipait mot, observant l'environnement avec un intérêt inquiet. L'absence de fenêtres laissait supposer un sous-sol, ou une cave. Mais les dimensions en étaient trop vastes - ils marchaient depuis plusieurs longues minutes - pour un simple immeuble résidentiel. Ses adversaires avaient des moyens, manifestement. La Glue essayait de profiter du trajet pour réfléchir à sa situation. Au rythme actuel de l'interrogatoire, ils pouvaient la maintenir en état de répondre pendant plusieurs jours, voire semaines. Bien que d'un naturel optimiste, elle n'était pas certaine du tout de parvenir à garder lèvres closes tout ce temps. Cependant, elle comptait sur l'efficacité de sa propre agence : "Pedro" la faisait sûrement suivre, et après avoir perdu sa trace quelques jours il déclencherait sûrement le plan B. S'il existait un plan B. La Glue se mordit la lèvre : le timing n'aurait pas pu être plus mauvais. Elle seule était capable de localiser les données, quelle que soit la quantité d'effort déployée par un tiers. La suite de son interrogatoire ne risquait pas d'aller en s'adoucissant, et cette perspective l'effrayait. Une partie d'elle espérait qu'ils continuent les chatouilles, mais l'autre lui hurlait que c'était perdu d'avance, qu'avec un interlocuteur comme Créoles, les chatouilles elles-mêmes étaient une des pires choses qui puisse lui arriver. Sur ces pensées peu encourageantes, la chaise et son tracteur firent un quart de tour, et entrèrent dans une nouvelle pièce. Aussi sobre que la première, la décoration était une synthèse de parking souterrain et de décor de théâtre contemporain. Pour seul ameublement, un lit, ou quelque-chose qui y ressemblait. Un vieux modèle des années 70, tout en tubes d'acier. Un simple couverture jouait le rôle de matelas, dissimulant au mieux des lattes de bois, mais plus certainement un sommier métallique. Avant qu'elle ait pu réaliser ce qui se passait, elle fut détachée de sa chaise et attachée au lit, sur le dos, poignets et chevilles solidement reliés chacun à un coin de l'armature. Elle s'attendait à ce que ce soit terriblement inconfortable, mais c'était acceptable : le sommier, bien que dur, se faisait rapidement oublier. Après son temps sur la chaise, cela lui faisait même du bien. Son nouvel ami disparut, et laissa place à la figure désormais familière de Créoles. L'homme en gris, lui, n'avait pas daigné se déplacer. Tout doucement, Créoles referma la porte puis, d'un air entendu, s'enfonça ostensiblement des bouchons dans les oreilles. La Glue connaissait ce type de bouchons, courants chez les batteurs et autres musiciens rock. Un frisson lui parcourut l'échine : il se pouvait bien sûr que Créoles ait juste l'intention de faire hurle sa victimer comme jamais ; mais l'absence de l'homme en gris, ainsi que les bouchons, laissaient entendre qu'ils avaient compris sa stratégie et comptaient bien s'y opposer. Désormais, elle pourrait crier, hurler, supplier ... parler même. Personne ne serait là, du moins en apparence, pour entendre ses confessions. Elle ne doutait pas que, dans ce cas, la pièce soit truffée de micros qui ne perdrait pas une goutte de ce qu'elle dirait pour négocier une pause. À l'instant où Créoles recommenca à faire jouer ses ongles sous ses pieds, La Glue réalisa à quel point ce nouvel épisode allait être difficile. La tentation de verbaliser sa détresse était d'autant plus irresistible que personne ne l'entendrait. Les doigts étaient toujours aussi agiles, et sa nouvelle position rendait l'espionne beaucoup plus vulnérable. Incapable de se retenir plus longtemps, La Glue explosa : - Ok, stop! Pas de réaction du côté de Créoles. Même si les bouchons l'isolaient dans le silence le plus complet, elle ne pouvait pas ne pas avoir vu La Glue parler. Celle-ci se mordait la lèvre d'avoir craqué, mais la sensation devenait plus intenable à chaque seconde. Quelques minutes encore, La Glue tint bon, puis : - Je vais parler! Elle se fit honte, mais la encore aucune réaction. Créoles reprit ses brosses, et s'appliqua à faire perdre les derniers grammes de raison à sa victime. - Arrêtez-ça bordel! Je vais tout vous dire! Cette fois, Créoles marqua une pause. La Glue se demanda si elle aurait le courage de se dédire, au risque de ne plus avoir de répit avant très longtemps. Elle n'en eut pas le loisir : Créoles était remontée plus haut et venait de passer un index rapide sous son bras. La Glue bondit. Pas là! Les dessous-de-bras avaient toujours été son point faible, et maintenant qu'elle avait vu l'effet de chatouilles expertes sur ses points "forts", sa position lui semblait encore moins confortable. Aussi vite que possible, elle lança : - La clé! Je vais vous dire où elle- Elle n'eut pas le temps de finir, un énorme et irrésistible éclat de rire emporta la fin de la phrase, tandis que Créoles creusait littéralement ses aisselles du bout des doigts.

  • Hasana Avatar
    Hasana - il y a 9 ans

    Mais moi je ne voulais pas qu'elle parleeeuuu
    :p


  • funjub Avatar
    funjub - il y a 9 ans

    Mais moi je ne voulais pas qu'elle parleeeuuu
    :p

    Roxane35



    Quelle impatience! L'histoire n'est pas terminée...

    Sans indiscrétion, pourquoi tu voulais qu'elle ne parle pas?


  • Hasana Avatar
    Hasana - il y a 9 ans
    Mais parce que le personnage est justement une femme forte dans sa tête, si elle parle elle-même ne pourra pas se le pardonner... Et elle aura échouer dans sa mission de protéger la clé USB... Et je trouve que c'est trop triste ça.

  • funjub Avatar
    funjub - il y a 9 ans
    [quote="Roxane35":2qq9zlp8]Mais parce que le personnage est justement une femme forte dans sa tête, si elle parle elle-même ne pourra pas se le pardonner... Et elle aura échouer dans sa mission de protéger la clé USB... Et je trouve que c'est trop triste ça.[/quote:2qq9zlp8] Même les femmes fortes craquent, parfois. Et ça n'est pas très grave.

  • Hasana Avatar
    Hasana - il y a 9 ans
    Oui je sais mais là elle a une mission et ce serait trop dommage qu'elle "perde" tu vois ?

  • funjub Avatar
    funjub - il y a 9 ans
    Patience, patience.

  • Hasana Avatar
    Hasana - il y a 9 ans

    Je te fais confiance :p j'ai hâte de voir la suite !


  • Chinow Avatar
    Chinow - il y a 9 ans

    Tu sais, je me demande vraiment comment ta copine non-fétichiste a trouvé cette petite introduction :lol:

    Je ne suis, encore une fois, pas fan de l'aspect torture. Mais c'est bien écrit. Par contre, je rejoins Roxane, je trouve qu'elle craque trop vite :/